31 mars 2006

Don Juan (bis)

Retour au Pavé pour revoir le "Don Juan", cette fois avec Alexandra et Véro et sans appareil photo. Peu de choses ont changé dans le spectacle. En revanche, la présence animalière en fil rouge, qui m'avait un peu gêné la première fois, est beaucoup mieux passée ce soir. Une bonne soirée comme on en aimerait plus souvent, dans un lieu où je me sens bien, avec des gens de théâtre que j'apprécie particulièrement. Que dire de plus sinon qu'Alexandra s'est bien amusée avec le chien de Jean-Pierre et Cathy, un petit chien mexicain sans poils dont la peau a le même aspect que celle d'un éléphant. Si, si ! Pour finir, une photo de Cathy prise lors de mon premier passage au Pavé (j'aime bien cette photo).

28 mars 2006

Le Bourgeois Gentilhomme (quarto)

Je ne sais pas si c'est "quarto" qui vient après "bis" et "ter", mais on fera avec. Mon latin est bien loin...
Dernière soirée "Bourgeois" pour moi, avec de nouveau le désir fort de tenter autre chose pour prendre une série de photos convenables. J'y suis allé avec mon reflex cette fois. Comme je ne pouvais pas me mettre au milieu des spectateurs comme quand j'ai le bridge (le bruit du reflex est assez terrible), je me suis assis par terre dans la coursive du balcon, seule solution acceptable pour ne pas déranger. J'étais plus loin que quand je suis à l'orchestre, mais j'espérais que la qualité supérieure du reflex compenserait. A l'arrivée hélas, une série guère meilleure, mais intéressante du seul fait qu'elle propose un autre point de vue. On voit en effet un spectacle étonnement différent au balcon ou à l'orchestre. Voici donc quelques "vues d'en haut", une galerie étant disponible par ailleurs sur le site InfoThéâtre :






Le spectacle de ce soir était excellent, ce qui efface l'impression délétère laissée par la pécédente représentation. Terminé pour moi, le Bourgeois. Rendez-vous la saison prochaine lors de sa probable reprise.

25 mars 2006

TSH : Tout Simplement Humain

J'étais content d'aller pour la première fois au Théâtre du Vent des Signes, créé il y a environ un an et demi et situé pas loin de l'hôpital Varsovie à St-Cyprien. Content mais un peu honteux aussi car j'avais séché les deux premières créations de la patronne du lieu, la très vive Anne Lefèvre. Très bon accueil, places réservées et tout et tout, avec mon nom écrit en énorme sur le siège, ça c'était moins bien, mais bon... Le spectacle était très intéressant : énonciation percutante des difficultés rencontrées par l'humain dans une société qui l'est de moins en moins. Véro a trouvé que le texte manquait de portes de sortie vers d'éventuelles solutions, mais ça ne m'a pas gêné. Ca sera peut-être l'objet du prochain spectacle : à chaque jour suffit sa peine... La mise en scène était étrange : deux femmes habillées tour à tour de robes de mariées, de body..., et animées d'une gestuelle que l'on ne parvenait pas vraiment à rattacher au propos, comme si le fond et la forme étaient décorrélés. Pourtant cet ensemble à la cohérence peu évidente donne un résultat global assez réussi.
La discussion d'après spectacle avec Anne Lefèvre était assez étonnante tant le personnage est franc, enjoué et entier. Une bonne soirée que je renouvellerai à coup sûr au Vent des Signes dès que l'occasion se présentera.

21 mars 2006

Le Bourgeois Gentilhomme (ter)

Après ma consternante première série de photos, que je ne suis même pas parvenu à retoucher correctement, j'avais hâte de rectifier le tir, d'autant que j'avais un peu de pression du Sorano car ils ont toujours besoin de photos pour la presse. C'était un peu plus facile qu'au débotté lors de la générale car, ayant vu deux fois la pièce, je pouvais mieux gérer l'absence de lumière et de couleurs. Je n'ai pourtant pas fait de miracles : hors la lumière point de salut pour un photographe. Mais bon, c'était quand même un peu mieux :






Une sélection plus large de photos se trouve dans la galerie du site InfoThéâtre.
J'avoue que c'est à peine si je me suis intéressé au spectacle tellement j'étais concentré sur mon appareil. Et bien c'était une bonne idée ce soir car c'était une mauvaise soirée. La salle était calamiteuse, avec des adultes inertes et des gamins de tous âges qui ne réagissaient qu'aux effets de premier degré. Résultat, les acteurs se sont progressivement laissé entraîner à jouer pour ceux qui semblaient prendre un peu de plaisir, les mômes, et se sont mis à tout accentuer, éliminant la finesse et l'ambiguïté de leurs personnages, et ont fini par transformer la lecture de Carette en une sorte de pantalonnade un peu désolante. Mais bon, concentré que j'étais sur mes photos, ça ne m'a pas trop perturbé. Didier en revanche était furieux à la fin du spectacle et la troupe l'a un peu senti passer lors du débriefing. A leur décharge une fois encore, la salle était vraiment navrante, une des pires qu'il m'a été donné de voir...

17 mars 2006

Frères et soeurs

C'est un peu à reculons que je suis allé voir la dernière création de Mathilde Monnier car les critiques lors de sa création en Avignon n'étaient pas très positives. Et bien heureusement que je ne suis pas critique en Avignon car j'en aurais ajouté une bonne louche tellement je me suis ennuyé. Hormis quelques passages très beaux visuellement, j'y ai éprouvé très peu de plaisir. Le propos - les rapports tumultueux entre frères et soeurs - n'était, pour le moins, pas très finement traité : répétitif et d'une violence souvent sans justification. Comme de plus j'étais un peu fatigué, la lutte contre l'ennui s'est muée en lutte contre l'assoupissement, ce qui est rarement bon signe. Au final, un spectacle presque pénible, avec une durée subjective très longue alors que cela durait à peine plus d'une heure. A oublier, si tant est que ce ne soit déjà fait...

15 mars 2006

Le Bourgeois Gentilhomme (bis)

Le Bourgeois, deuxième. Avec Véro et les enfants cette fois, et sans appareil photo. Pas de grand changement par rapport à ce que j'avais vu lors de la générale, à ceci près qu'avec les deux yeux disponibles on voit nettement mieux. J'ai pu m'attacher aux détails de la mise en scène et du jeu des comédiens. Hormis cette agitation parfois un peu excessive dans les spectacles de Didier, je me suis une fois encore régalé. Georges et Régis ont été à nouveau remarquables, et tout tournait parfaitement. La cohérence du parti pris de Didier quant au traitement du Bourgeois et des personnages secondaires était claire. C'est un vrai rafraîchissement pour une pièce qui n'est pas la meilleure de Molière. Je n'avais pas bien compris pourquoi Didier avait choisi ce texte tant il y en a de meilleurs : c'était une sorte de défi. Et bien il est gagné.

14 mars 2006

Don Juan ou "le festin de pierre"

Jean-Pierre Beauredon et sa compagnie Beaudrain de Paroi s'installent pour un mois et demi (!) au Pavé avec leur nouvelle création : "Don Juan" (d'un jeune auteur de talent, Molière, dont on reparlera sûrement). C'est en réalité une re-création, vingt ans (ou presque) après, avec une bonne partie de la distribution d'origine.
Comme Cathy Brisset, photographe émérite, joue dans la pièce, je me suis dit qu'elle serait peut-être contente d'avoir quelques clichés d'une représentation , alors j'ai pris mon appareil photo. J'ai tout de même demandé l'autorisation à Jean-Pierre qui, croyant sans doute que j'allais shooter au flash et risquer d'effrayer le cheval (si si, le cheval...), m'en a autorisé "une ou deux". Sachant que je n'utilise jamais de flash dans un théâtre et qu'en plus mon appareil, le Bridge, ne fait aucun bruit, j'ai fait semblant de comprendre qu'il s'agissait d'une ou deux... centaines. Hum, hum...
En attendant une galerie complète sur le site, j'ai extrait quelques photos pour illustrer ce blog.
Corinne Mariotto a préambulé (quoi, ça n'existe pas, préambuler ? Ah bon...) sur la situation des intermittents :

On ne redira jamais assez à quel point leur situation est précaire. Peu d'entre eux parviennent à vivre correctement de leur art. Tout est à la baisse dans le milieu du théâtre, dans une spirale négative très inquiétante. Les subventions diminuent, le nombre de lieux de diffusion également, et le protocole Unedic achève de précariser acteurs et techniciens.
Mais revenons à la pièce. Le rideau s'ouvre (oui, je sais, il n'y a pas de rideau, mais c'est une expression, rhoooo) et l'on découvre la scène et son décor :


Pas inoubliable, le décor, soyons honnête. Pas moche non plus. Juste un support neutre.
Puis Jean-Pierre, je veux dire Don Juan, arrive fièrement sur sa rossinante :



Je ne suis pas sûr que la présence du canasson sur la scène s'imposait, mais il avait l'air tout fier là-dessus, alors bon... c'est lui le chef, il fait ce qu'il veut...
Après la scène dite d'exposition entre Don Juan et Sganarelle (joué par l'excellent Philippe Bussière, en tout point remarquable), arrivent les deux paysans, Pierrot et Charlotte (alias Cathy Brisset et Denis Rey) :


Scène d'anthologie (et de patois) avec un Denis Rey phénoménal. Cette scène vaut à elle seule le déplacement. Après sa prestation inoubliable l'an dernier dans "Ca va la vie si vite", c'est un nouveau morceau de bravoure que lui offre Jean-Pierre. Cathy est très bien aussi, dans un rôle moins remuant.
Sur la photo suivante, on voit Jean-Pierre jongler cyniquement avec ses deux dernières conquêtes :


Autre scène excellente, Monsieur Dimanche (joué par Francis Azéma que l'on reconnait à peine) venu tenter de récupérer son argent et qui se fait rouler dans la farine aussi bien par Don Juan que par Sganarelle :


Et puis la pauvre Elvire, pathétique :


Elvire donc (Sylvie Maury), qui va tenter de changer le coeur de Don Juan, lui offrir sa rédemption. Mais rien n'y fait. En tout cas pas ce soir...


Sganarelle n'y parvient pas mieux :


Après avoir déshonoré les femmes, insulté Dieu et méprisé le Diable, l'heure du châtiment a sonné, et c'est le Commandeur s'en chargera (je raconte un peu la pièce, mais bon, on ne peut pas dire que le scénario soit particulièrement méconnu) :


Et pi voilà, il est mort. Ce qui devait arriver est arrivé...


En guise d'oraison funèbre, Sganarelle pleure sur ses gages disparus avec son Maître. Ainsi soit-il.
Ben voilà, le roman-photo est terminé. C'était une belle soirée qui pourrait se résumer ainsi : des acteurs excellents dans un décor acceptable et avec une mise en scène plutôt réussie, même si l'on peut s'interroger sur la justification de la présence en fil rouge de toute une ménagerie (cheval, furet, chien divers...).

11 mars 2006

Une Virée...

Ce soir au TNT, Jean-Louis Martinelli nous proposait sa mise en scène du texte d'Aziz Chouaki, créée en étroite collaboration avec l'auteur. Le pari était délicat : donner à voir, à percevoir, le désoeuvrement et la misère de la jeunesse algérienne sans sombrer dans le pathos ou au contraire dans l'excès de violence, physique ou verbale. Les deux écueils ont, de mon point de vue, été évités. Le décor béton+béton éclairé par une lumière crue créait déjà un certain malaise. Les trois personnages, déclinaisons du modèle de jeune adulte désoeuvré, sans argent, sans femme et sans réel espoir d'avoir un jour l'un ou l'autre, pleurent et rient de leur situation, s'aiment et se détestent, s'embrassent et s'agressent tour à tour, paumés dans leur prison à ciel ouvert, avec l'autre, l'alter ego, à la foi frère et miroir de sa propre misère. Le texte est souvent très fort, dialogues vifs ponctués à intervalles réguliers de monologues très écrits, dans lesquels on retrouve la langue de Chouaki, celle qu'on a aimé dans "Les Oranges" en particulier. Ces digressions "poétiques" mettent en perspective ce qui se passe sur la scène, cette misère et cette violence du quotidien, avec la situation politique, économique et sociale du pays. A l'arrivée, cela donne un spectacle fort et très émouvant, même si l'on met un peu de temps à entrer dedans.


06 mars 2006

Le Bourgeois Gentilhomme

Comme il se doit, c'est 3h avant le début de la répétition générale (à laquelle je n'avais pas prévu d'aller) que Didier me demande si je ne veux pas venir faire quelques photos ce soir, histoire de pouvoir en donner à la presse et faire une galerie pour le site du Sorano. Vu de loin, ça confirmerait sa réputation de monarque de droit divin. Vu de près aussi, mais bon, j'aime bien Didier, en bloc, donc avec ses défauts. Par ailleurs je sais que la création de cette pièce a été très douloureuse, et que cet aprem ils étaient encore en train de mettre en place la fin du spectacle. Alors bon... j'ai préparé le matos et j'ai fait des mouillettes aux rillettes dans mon ti-punch pour me donner du courage.
Deux appareils ce soir. Le bridge Minolta A2 habituel, mais également le reflex Konica-Minolta Dynax 5D qui va entrer pour la première fois dans une salle de théâtre (avec son bruit de Kalachnikov, il n'y a qu'à une répétition que je peux oser l'utiliser).
Accident sur la rocade... Galère, détour... Je suis finalement arrivé avec 1/4h de retard. Comme j'avais appelé, en direct des bouchons, ils m'avaient attendu. A peine le temps de sortir mes appareils que cela commençait.
Difficile de décrire un tel spectacle. On peut affirmer sans risque que pareille lecture du Bourgeois n'a probablement jamais été proposée. Le poids relatif des personnages est très inhabituel. Les rôles traditionnellement secondaires, ou ceux généralement niais (jeune fille, soupirant) prennent une épaisseur certaine, pour ne dire que ça. On retrouve par ailleurs ce que l'on pourrait appeler le "style Carette", très enlevé, très visuel avec un support musical une fois encore exceptionnel, mais le décor, les masques et les maquillages forment un univers moins baroque que d'habitude, une esthétique qui fait souvent penser à Tim Burton.
Les acteurs sont, sans surprise, très bons, avec une mention particulière à Georges Gaillard dans le rôle-titre et à Régis Goudot qui était proprement génial. Je crois que peu de spectacles de Didier m'ont régalé comme celui-ci à la première "lecture". Je suis pressé d'aller le revoir sans appareil photo, histoire de pouvoir l'apprécier pleinement. La semaine prochaine probablement, avec les enfants...
Voici quelques photos prises ce soir. Une galerie plus conséquente est visible sur le site InfoThéâtre ou sur le site du Sorano.





05 mars 2006

Blogs en retard

Je n'ai malheureusement pas eu assez de disponibilité pour rédiger ce blog en temps réel. J'ai donc décidé de continuer à commenter les nouveaux spectacles, et de faire de mon mieux pour résorber progressivement le retard sur les anciens. Voici la liste de ceux qui restent à commenter :
- Jeudi 19 janvier : Le Misanthrope, au Pavé
- Vendre 20 janvier : Colère !, au TNT
- Mardi 24 janvier : Le complexe de Thénardier, à la Cave Poésie
- Jeudi 26 janvier : Le Misanthrope, au Pavé
- Mercredi 1er février : Caubère 2, au Sorano
- Jeudi 2 février : Le Loup et le loup, au Pavé
- Vendredi 3 février : Caubère 3, au Sorano
- Mardi 7 février : Kaddish pour l'enfant qui ne naîtra pas, au TNT
- Vendredi 10 février : Caubère 5, au Sorano
- Samedi 11 février : L'Extraordinaire histoire de Basile Vincent, à la Cave Poésie
- Mercredi 15 février : Richard III, à Odyssud
- Vendredi 17 février : Banquet du Sorano n°3

11 janvier 2006

Homme pour homme

Je ne sais pas combien de fois j'ai vu cette pièce depuis sa création, mais je me régalais pourtant d'avance d'ajouter une unité au compteur. En réalité, cette représentation allait forcément être différente (je veux dire au-delà des variations d'un jour sur l'autre) car Régis Goudot, qui s'était fracturé le genou pendant les répétitions l'an dernier, pouvait enfin être sur les planches. C'était donc une recréation qui s'annonçait.
Je ne sais pas dire ce qui a changé dans la mise en scène de Didier, mais le défaut principal que j'avais relevé l'an dernier a complètement disparu. Je trouvais que Galy Gay, joué par l'exceptionnel Georges Gaillard, passait trop brutalement du rôle de gentil naïf à celui de chef de guerre. On ne sentait pas la progressivité du basculement de son ancienne identité à sa nouvelle et cela posait un léger problème de crédibilité. A présent c'est parfait. Peut-être est-ce juste Georges qui l'est, et ne l'était pas encore l'an dernier.
A l'arrivée, beaucoup de plaisir en tant que spectateur, moins comme photographe car Didier a sensiblement baissé l'intensité globale de l'éclairage et j'ai eu bien du mal à réaliser des clichés corrects. Mais comme le spectacle ne sera sans doute plus rejoué, je vous en colle tout de même quelques-unes.






07 janvier 2006

Camille Claudel

Je suis allé voir cette lecture "mise en espace", comme on dit, des écrits épistolaires de Camille Claudel pour plusieurs raisons. D'abord pour l'intérêt du sujet car je ne connaissais que trop vaguement la vie terrible de ce sculpteur de génie (ne comptez pas sur moi pour écrire sculpteure comme il semble que cela devient la triste et laide règle). Ensuite pour le plaisir d'entendre la voix de Sylvie Maury dont le timbre grave et chaud parviendrait à insuffler de l'émotion à une lecture du Bottin. Enfin pour aller au Grenier, lieu que j'aime beaucoup mais qui sert beaucoup moins depuis que la troupe de Francis Azema s'est transférée au Pavé.
J'ai beaucoup aimé cette lecture polyphonique des courriers de Camille Claudel, dont le choix chronologique nous fait glisser avec elle de l'enfermement sur elle-même à l'enfermement physique dans ces asiles d'alénés dans lesquels elle a fini sa vie, avec en toile de fond la condition féminine d'il y a à peine un siècle puis les conditions extrêmes de la vie carcérale
de l'époque.
C'est une vraie réussite d'avoir réussi à faire d'une lecture un spectacle aussi fort, qui plus est entre les deux séries de représentations du Misanthrope. C'est bien dommage qu'il soit joué si peu. J'espère que le "temps des cerises" (ou le marathon des mots) lui offrira une nouvelle chance.

24 décembre 2005

Os court : les louves

On en a mis du temps pour aller voir la pièce de François Fehner, mais une terrible léthargie s'est emparée de nous en ce début de vacances. On n'est même pas allé voir le misanthrope, c'est dire...
Cet aprem, c'était la dernière chance de voir "Os court ; les louves", alors on s'est fait violence. Le texte, écrit pour partie à l'aide d'un matériau provenant d'ateliers d'écriture pendant lesquels François Fehner a recueilli la parole de femmes de tous âges, était intéressant, même sa mise en espace pâtissait d'un décor fait trop visiblement avec des bouts de carton. Trois générations de femmes face au temps qui passe et au rapport à la mort. Un peu raide pour des enfants (auxquels ce spectacle est sensé s'adresser), mais François m'a dit qu'il avait un retour bien plus favorable des enfants que des adultes. On verra ça avec les nôtres ce printemps au moment de la reprise, en espérant que décor et direction d'acteur se seront affinés...

20 décembre 2005

L'entonnoir

Première visite du Ring, le nouveau lieu du Théâtre² l'acte, la compagnie de Michel Mathieu. Pas facile à trouver la nuit, d'autant qu'il n'y a pas grand-chose pour se repérer dans ce coin un peu sinistre des 7 Deniers. Mais bon, on a fini par rejoindre le lieu, vaste hangar avec une petite construction attenante. Pas très convivial, mais l'important est tout de même ce qui se passe à l'intérieur.
Le pitch de la pièce 'l'Entonnoir" jouée ce soir (lu sur le site de la compagnie) indiquait qu'elle était sans parole. Pas spécialement inquiétant pour qui a vu et apprécié la production du Théâtre Tattoo.
Difficile de raconter cette pièce. Ca ressemblait à un Tati sans parole, avec une scénographie parfois très belle et une intéressante (pour une fois) utilisation de la vidéo. Les deux acteurs étaient très bons, mais ils appuyaient un peu trop à mon goût gestes et mimiques, comme s'ils voulaient sur-compenser l'absence de texte. L'image finale magnifique m'a laissé sur une impression globalement positive. Seule note vraiment négative de la soirée : j'ai oublié mon écharpe préférée dans les gradins...

16 décembre 2005

Banquet du Sorano 2 : le retour !

Deuxième banquet au Sorano, un de ces moments forts dont on se délecte à l'avance tant on sait qu'on va s'y régaler. C'était bondé encore une fois : plus une place de libre, espace vital de type métro-japonais-aux-heures-de-pointe. Je suis rentré dans la salle un peu avant, histoire d'avoir une place convenable pour faire des photos. Vision forte : Didier Carette au centre de l'espace libre dans un fauteuil roulant, immobile, les yeux clos, cherchant sa concentration ou simplement un peu de calme intérieur avant l'irruption des spectateurs. Il faut dire que l'enchaînement Dogs puis Peer Gynt les a tous laissés sur les rotules. A l'entracte, il m'a dit que la préparation de ce banquet avait été des plus sommaires. Le moins que l'on puisse dire est que ça ne s'est pas vu. On s'est régalés encore une fois, entre les nouvelles russes, les extraits du Quichotte, les histoires salaces et les chansons finales rituelles. Sans parler du repas concocté par Céline qui était délicieux, comme d'habitude. Encore un de ces moments qu'on voudrait ne voir jamais finir. J'espère qu'au vu du succès de la formule, il va les multiplier l'an prochain.


15 décembre 2005

Noooooooon !!! Pas çaaaaaaaaa !!!

Je suis effondré ! Je me faisais une telle joie de voir Christine Angot ce soir sous la tente du Garonne ! Et vlatipa que la représentation est annulée pour raison météorologique : le système de chauffage de la tente n'est pas calibré pour compenser la température extérieure actuelle. Bénédicte m'a dit que Mathilde Monnier a joué les première représentation bien en-dessous du seuil de "sécurité musculaire", et Christine Angot grelottait. Misère... J'espère vraiment que le spectacle sera repris en fin de saison quand les températures seront plus clémentes, ou mieux la saison prochaine dans le Garonne tout beau tout neuf.
En tant qu'amateur inconditionnel de la miss Angot, j'espère aussi qu'elle reviendra cette année pour le marathon des mots. Au moins ça...

14 décembre 2005

Les Acrostiches

Compagnie pionnière du nouveau cirque dans la région, les acrostiches ont pris une dimension nationale et sont en tournée permanente depuis plusieurs années. S'il faut s'en réjouir pour eux étant donné le marasme qui sévit dans le milieu du théâtre, ce n'est toutefois pas sans conséquence sur leur créativité. Alors qu'ils étaient à la pointe de ce qui se faisait il y a quelques années, ils semblent aujourd'hui beaucoup plus conservateurs et moins inventifs. Ils se contentent de faire ce qu'ils savent (bien) faire, mais on ne va plus les voir en se demandant ce qu'ils ont bien pu inventer cette fois-ci. A l'arrivée, c'est tout de même une réussite dans le genre, mais forcément une déception coté créativité. Mais bon, ma fille était ravie, alors je remballe mes critiques et je colle une photo de merde prise avec mon téléphone portable. Na !

10 décembre 2005

La visite de la vieille dame

Pas d'inquiétude : je ne vais pas donner ici des nouvelles de ma grand-mère, qui pourrait d'ailleurs lire ce blog vu que c'est une cyber-mémé, connectée par adsl et tout et tout, et ce à 83 ans ! Bravo mémé !...
C'est de la dernière production d'Omar Porras que je vais parler dans ce post, dont le sujet est le titre de la pièce. Une vieille dame riche revient dans son village pour se venger de celui qui l'a éconduite des dizaines d'années avant, la faisant plonger des les fonds les plus bas. Le village, très pauvre, soutient au départ la victime désignée, mais succombe progressivement à l'appât du gain et choisit de sacrifier le malheureux.
C'est un texte fort, comme tous ceux que met en scène Porras. L'extrême baroque très sud-américain qui enveloppait ses précédents spectacles (Les noces de sang et Ay ! Quixotte, tous deux excellents) se fait là beaucoup plus discret, le port de masques par les comédiens ajoutant à l'universalité du propos sur la cupidité de l'être humain. C'est très fin tout en restant très coloré (c'est tout de même Porras !). Une bien belle soirée, à laquelle assistait d'ailleurs Didier Carette qui n'a certainement pas été dépaysé, la proximité des univers des deux créateurs étant évidente.

09 décembre 2005

Peer Gynt

Je ne sais plus combien de fois j'ai vu ce spectacle, en trois ans d'exploitation. Je sais seulement que c'est avec un plaisir sans réserve que j'y suis retourné ce soir, armé de mon appareil photo histoire de doubler la série faite l'an dernier et qui m'avait moyennement satisfait. Apparemment, ce n'était pas une bonne idée de me mettre au premier rang pour prendre des photos le soir d'une première car les acteurs sont tendus. Marie et Olivier m'ont dit que c'était parfois gênant. Je ne le referai plus, promis... Quoi qu'il en soit, j'ai encore passé une bien bonne soirée. Didier aime particulièrement ce spectacle dans lequel il dit avoir eu beaucoup de liberté pour y mettre tout ce qu'il aime. Il faut dire que le texte énorme d'Ibsen lui laissait l'embarras du choix.
Ce qui est sûr, c'est que pour moi, dans la région, il y a le groupe Ex-abrupto et les autres. C'est étonnant de constater, spectacle après spectacle, et depuis 10 bonnes années, à quel point l'univers de Carette correspond à ce que j'aime dans le théâtre, même si mes goûts ne se résument pas à cette forme particulière.
Pour finir, voici deux photos prises ce soir, en attendant une mise en ligne plus complète dans la galerie du site.


08 décembre 2005

Macha s'est absentée

Moi aussi je me suis absenté par moment dans ce spectacle d'une lenteur pesante. Mais comme j'étais au premier rang, à trois mètres des deux actrices, j'ai fait de mon mieux pour que cela ne se voie pas. Qui plus est, le froid extérieur mal compensé par la soufflerie sensée réchauffer la tente provisoire du Garonne ajoutait une bonne louche d'anesthésiant.
Pourtant le décor très ramassé était plutôt réussi, le texte issu des "trois soeurs" de Tchékov évidemment excellent et les actrices très bonnes, mais la compassion qu'on peut éprouver pour ces filles enfermées dans leur vie provinciale et qui ne rêvent qu'à Moscou pour s'extraire de leur condition est balayée par l'ennui que l'on éprouve nous-mêmes face à cette mise en scène plate et répétitive. A l'arrivée, quelques moment forts dans un spectacle plutôt chiant, et une bonne heure pour se réchauffer en rentrant à la maison. On a vu des bilans plus favorables...

07 décembre 2005

Musée haut, musée bas

Un régal, ce Ribes, comme à chaque fois. Bon, c'est du théâtre dit "bourgeois", genre Yasmina Reza en plus drôle, qui ne révolutionne pas l'art théâtral, mais le texte est une délectation et la mise en scène (de Ribes également) très efficace. On se retrouve dans une position d'entomologiste étudiant ces bestioles diverses et virevoltantes que sont les visiteurs de musées. Le panel proposé à nos fous-rires (parfois jaunes quand on se reconnaît un peu trop) est large bien qu'un peu caricatural, mais c'est la loi du genre... Une bien beau spectacle qui fait à la fois rire et réfléchir. Que demander de plus ?

03 décembre 2005

La dernière de Dogs' Opéra

Je n'ai pas pu résister à l'envie d'aller voir la dernière de Dogs' Opéra. C'est toujours plein d'émotion, un spectacle qui s'arrête, même quand on sait qu'il sera repris l'année suivante. Il faut dire qu'il aura été difficile à accoucher, celui-ci, dixit Didier Carette. Je me souviens d'une répétition fin août ou début septembre bien lourde, avec des réflexions désespérées du genre "il faut tout refaire". Le succès de la pièce est une récompense d'autant plus goûtée, et son arrêt, même provisoire, n'est pas facile à vivre. Et c'est bien un petit air de tristesse qui flottait ce soir au Sorano, dont la fatigue n'était clairement pas seule responsable. Quant à moi, j'avais de nouveau pris mon appareil photo, alors voici quelques clichés qui figureront également dans la galerie que je mettrai en ligne bientôt.









02 décembre 2005

Scandaleux ? Ah bon...

J'attendais beaucoup ce nouveau spectacle de Jan Fabre tant il a fait couler d'encre au moment de sa création pendant le festival d'Avignon. Certains criaient au scandale, d'autres à l'abjection, le plus grand nombre dénonçant une dérive grave du festival vers un avant-gardisme trash et une insulte à la mémoire de Jean Vilar. C'est donc avec une grande curiosité que je suis allé voir cette "histoire des larmes". J'avoue que je n'ai pas bien perçu ce qui a pu faire scandale en Avignon. Il y a bien quelques corps nus, mais la nudité ne choque plus grand monde quand elle n'est pas un but en soi. La scène initiale de pleurs hystériques (dix bonnes minutes) a pu également horripiler quelques spectateurs. A l'arrivée, je ne vois pas matière à une telle levée de boucliers. Ce n'est certes pas un spectacle génial, le propos est appuyé un peu trop lourdement et didactiquement par un personnage jouant un rôle de choeur grec (comme si Jan Fabre avait eu peur qu'on ne comprenne rien à ce qu'il donnait à voir), mais la partie chorégraphique était très intéressante et souvent très belle. Alors que penser de tout cela ? Je suis en train de lire le livre que Régis Debray a consacré à ce sujet, et je vais essayer de retrouver les articles de cet été, mais sur la base de ce que j'en ai gardé, le scandale est incompréhensible. Je pense qu'il s'agit plutôt d'un problème quantitatif car la proportion des spectacles de ce type était exceptionnellement élevée cet été à Avignon, ce qui a pu exaspérer les tenants d'un théâtre plus classique. Affaire à suivre...

29 novembre 2005

Dogs' Opéra : sans appareil photo !

Quand on prend des photos, on ne regarde pas le spectacle comme on le ferait sans l'oeil rivé sur appareil. Ce soir, j'avais décidé d'aller enfin voir le Dogs' Opéra tranquille, m'immerger dans l'univers coloré, baroque et excessif de Didier Carette. Et ça l'a bien fait une fois de plus. Pas de doute : j'ai un goût particulier pour ses spectacles, comme j'aime les films de Kusturica ou d'Almodovar, ou encore les musiques tziganes ou le Klezmer. A propos de musique, celle composée par Céline Cohen et son acolyte est vraiment remarquable. Il faut que j'essaie de me procurer la bande son...
Pas de photos ce soir pour agrémenter ce blog, mais vu ma frustration de ne pas avoir shooté deux ou trois scènes modifiées par Carette, il n'est pas impossible que j'aille y faire un dernier tour pour la dernière Samedi...

25 novembre 2005

Cirque National de Chine

J'avais pris ce spectacle pour les enfants : autant j'aime le nouveau Cirque, autant le cirque traditionnel, avec sa succession de numéros, m'ennuie très vite. Il faut reconnaître au Cirque de Pékin qu'ils sont excellents dans ce genre-là. Les deux heures sont passées très vite, avec quelques moments vraiment très forts. Seul numéro ennuyeux : l'équilibriste qui a superposé interminablement des chaises et qui y serait encore si le plafond d'Odyssud avait été plus haut...

24 novembre 2005

Ca repart... en musique

Douze jours sans théâtre ! Ca n'arrive qu'en été normalement, et encore pas tous selon que je vais à Avignon ou non. En tout cas ça permet de recharger les accus, et il faudra ça car décembre promet d'être aussi redoutable qu'octobre.
En attendant, je suis allé voir Vadim Repin à la Halle aux grains ce soir, dans un programme superbe où il jouait le concerto pour violon de Bruch et le Poème de Chausson. C'était une perfection. Repin n'est pas considéré à tort comme l'un des plus grands violonistes actuels. Il a eu droit ce soir à un nombre de rappels impressionnants, et c'est vrai qu'on serait bien resté l'écouter toute la nuit.


Comme je n'ai pas pris de photo ce soir, je mets celle de son Stradivarius de 1708 qui je l'espère ne portera pas plainte pour droit à l'image.

12 novembre 2005

Pause !

25 spectacles vus en six semaines. Je sature un peu. En fin d'aprem, je suis allé au Sorano donner les photos de Dogs à Didier et aux comédiens. Toute la troupe était agglutinée derrière l'écran d'ordi et faisait ses commentaires dans la bonne humeur. C'était un moment très sympa à vivre. J'aime bien ce groupe, définitivement, et je suis content de pouvoir leur offrir à mon tour quelque chose au travers de ces photos.
A présent, pause ! Pas de spectacle la semaine prochaine. Ca me permettra de reconstituer mon stock d'énergie et de désir de théâtre.

11 novembre 2005

Dogs' Opéra : vu du balcon...

Seul ce soir, pas de spectacle prévu a priori, que des choses déjà vues. Alors... ben j'ai pas résisté à l'appel du Sorano, aidé en ça par un problème de clés qui ne me laissait pas vraiment d'autre possibilité.


Cette fois, je suis allé au balcon pour voir le spectacle et prendre des photos avec une autre perspective. C'est étonnement différent, visuellement d'abord car on voit le sol que l'on ne fait que deviner à l'orchestre. Tout semble plus lointain également, on est moins entièrement dans ce qui se passe, moins enveloppé par l'action. Peut-être est-ce, pour partie au moins, le fait d'avoir déjà vu le spectacle qui crée ce recul. Quoi qu'il en soit, ce fut encore une belle soirée...


... avec, en toute modestie, de bien belles photos dont une sélection sera accessible rapidement sur le site.

10 novembre 2005

Coda

Après avoir bourricoté en oubliant d'aller à un spectacle, voici que j'écrase connement les quelques malheureuses photos que j'avais réussi à prendre d'un spectacle qui ne valait essentiellement que par la beauté des images et des plans. Tant pis, il n'en restera donc rien. La vie du bourricot est bien dure parfois...
Donc Coda, de François Tanguy. Rien à comprendre, tout à voir. Une sorte de Nadj en plus esthétisant, avec une utilisation des lumières et de l'espace étonnante. Mais il faut vraiment supporter de ne rien comprendre au propos (quand propos il y a) pour apprécier ce genre de spectacle. J'avoue que c'était limite "samféchier" pour moi ce soir, mais la représentation passée, il reste tout de même de bien belles images... (mais pas de photo... pfffffffffff).

09 novembre 2005

Richaaaard is back !

Et oui, trois ans après sa dernière visite, Richard Desjardins est de retour à Toulouse, salle Nougaro, pour le seul concert en province de sa tournée intergalactique (enfin... francophone...). Je suis un amateur de longue date de l'ami Richaaaaaard (à prononcer à la Québécoise), depuis en fait que je l'ai vu un soir à pas d'heure au Cercle de minuit il y a une bonne dizaine d'années. Il avait chanté Nataq, et c'était beau et grand.
Il y a environ 5 ans, son fils a eu besoin de venir un an à Toulouse pour sa scolarité. Le papa a donc décidé de s'expatrier pour ne pas laisser le fiston seul chez les "maudits français". Heureuse initiative qui m'a permis de le voir 6 fois en concert, dont 3 fois lors d'une rafale hebdomadaire mémorable au Bijou.


Pour la première fois je ne le voyais pas seul sur scène, avec son piano et sa guitare, mais avec un groupe, celui de sa tournée "Kanasuta" (du nom de son dernier disque, dont une partie a été écrite à Toulouse). Mon inquiétude initiale (qui sont ces 3 zigs qui vont polluer le son parfait de Richaaaaaard ?) s'est vite envolée tant les arrangements étaient réussis. J'espère vivement qu'il sortira un live de cette tournée, voire même un DVD.


Quant à moi, j'ai pris plein de photos (oui, je sais, c'est mal...). Je les glisserai discrètement dans la galerie théâtre sous peu...