31 mars 2006

Don Juan (bis)

Retour au Pavé pour revoir le "Don Juan", cette fois avec Alexandra et Véro et sans appareil photo. Peu de choses ont changé dans le spectacle. En revanche, la présence animalière en fil rouge, qui m'avait un peu gêné la première fois, est beaucoup mieux passée ce soir. Une bonne soirée comme on en aimerait plus souvent, dans un lieu où je me sens bien, avec des gens de théâtre que j'apprécie particulièrement. Que dire de plus sinon qu'Alexandra s'est bien amusée avec le chien de Jean-Pierre et Cathy, un petit chien mexicain sans poils dont la peau a le même aspect que celle d'un éléphant. Si, si ! Pour finir, une photo de Cathy prise lors de mon premier passage au Pavé (j'aime bien cette photo).

28 mars 2006

Le Bourgeois Gentilhomme (quarto)

Je ne sais pas si c'est "quarto" qui vient après "bis" et "ter", mais on fera avec. Mon latin est bien loin...
Dernière soirée "Bourgeois" pour moi, avec de nouveau le désir fort de tenter autre chose pour prendre une série de photos convenables. J'y suis allé avec mon reflex cette fois. Comme je ne pouvais pas me mettre au milieu des spectateurs comme quand j'ai le bridge (le bruit du reflex est assez terrible), je me suis assis par terre dans la coursive du balcon, seule solution acceptable pour ne pas déranger. J'étais plus loin que quand je suis à l'orchestre, mais j'espérais que la qualité supérieure du reflex compenserait. A l'arrivée hélas, une série guère meilleure, mais intéressante du seul fait qu'elle propose un autre point de vue. On voit en effet un spectacle étonnement différent au balcon ou à l'orchestre. Voici donc quelques "vues d'en haut", une galerie étant disponible par ailleurs sur le site InfoThéâtre :






Le spectacle de ce soir était excellent, ce qui efface l'impression délétère laissée par la pécédente représentation. Terminé pour moi, le Bourgeois. Rendez-vous la saison prochaine lors de sa probable reprise.

25 mars 2006

TSH : Tout Simplement Humain

J'étais content d'aller pour la première fois au Théâtre du Vent des Signes, créé il y a environ un an et demi et situé pas loin de l'hôpital Varsovie à St-Cyprien. Content mais un peu honteux aussi car j'avais séché les deux premières créations de la patronne du lieu, la très vive Anne Lefèvre. Très bon accueil, places réservées et tout et tout, avec mon nom écrit en énorme sur le siège, ça c'était moins bien, mais bon... Le spectacle était très intéressant : énonciation percutante des difficultés rencontrées par l'humain dans une société qui l'est de moins en moins. Véro a trouvé que le texte manquait de portes de sortie vers d'éventuelles solutions, mais ça ne m'a pas gêné. Ca sera peut-être l'objet du prochain spectacle : à chaque jour suffit sa peine... La mise en scène était étrange : deux femmes habillées tour à tour de robes de mariées, de body..., et animées d'une gestuelle que l'on ne parvenait pas vraiment à rattacher au propos, comme si le fond et la forme étaient décorrélés. Pourtant cet ensemble à la cohérence peu évidente donne un résultat global assez réussi.
La discussion d'après spectacle avec Anne Lefèvre était assez étonnante tant le personnage est franc, enjoué et entier. Une bonne soirée que je renouvellerai à coup sûr au Vent des Signes dès que l'occasion se présentera.

21 mars 2006

Le Bourgeois Gentilhomme (ter)

Après ma consternante première série de photos, que je ne suis même pas parvenu à retoucher correctement, j'avais hâte de rectifier le tir, d'autant que j'avais un peu de pression du Sorano car ils ont toujours besoin de photos pour la presse. C'était un peu plus facile qu'au débotté lors de la générale car, ayant vu deux fois la pièce, je pouvais mieux gérer l'absence de lumière et de couleurs. Je n'ai pourtant pas fait de miracles : hors la lumière point de salut pour un photographe. Mais bon, c'était quand même un peu mieux :






Une sélection plus large de photos se trouve dans la galerie du site InfoThéâtre.
J'avoue que c'est à peine si je me suis intéressé au spectacle tellement j'étais concentré sur mon appareil. Et bien c'était une bonne idée ce soir car c'était une mauvaise soirée. La salle était calamiteuse, avec des adultes inertes et des gamins de tous âges qui ne réagissaient qu'aux effets de premier degré. Résultat, les acteurs se sont progressivement laissé entraîner à jouer pour ceux qui semblaient prendre un peu de plaisir, les mômes, et se sont mis à tout accentuer, éliminant la finesse et l'ambiguïté de leurs personnages, et ont fini par transformer la lecture de Carette en une sorte de pantalonnade un peu désolante. Mais bon, concentré que j'étais sur mes photos, ça ne m'a pas trop perturbé. Didier en revanche était furieux à la fin du spectacle et la troupe l'a un peu senti passer lors du débriefing. A leur décharge une fois encore, la salle était vraiment navrante, une des pires qu'il m'a été donné de voir...

17 mars 2006

Frères et soeurs

C'est un peu à reculons que je suis allé voir la dernière création de Mathilde Monnier car les critiques lors de sa création en Avignon n'étaient pas très positives. Et bien heureusement que je ne suis pas critique en Avignon car j'en aurais ajouté une bonne louche tellement je me suis ennuyé. Hormis quelques passages très beaux visuellement, j'y ai éprouvé très peu de plaisir. Le propos - les rapports tumultueux entre frères et soeurs - n'était, pour le moins, pas très finement traité : répétitif et d'une violence souvent sans justification. Comme de plus j'étais un peu fatigué, la lutte contre l'ennui s'est muée en lutte contre l'assoupissement, ce qui est rarement bon signe. Au final, un spectacle presque pénible, avec une durée subjective très longue alors que cela durait à peine plus d'une heure. A oublier, si tant est que ce ne soit déjà fait...

15 mars 2006

Le Bourgeois Gentilhomme (bis)

Le Bourgeois, deuxième. Avec Véro et les enfants cette fois, et sans appareil photo. Pas de grand changement par rapport à ce que j'avais vu lors de la générale, à ceci près qu'avec les deux yeux disponibles on voit nettement mieux. J'ai pu m'attacher aux détails de la mise en scène et du jeu des comédiens. Hormis cette agitation parfois un peu excessive dans les spectacles de Didier, je me suis une fois encore régalé. Georges et Régis ont été à nouveau remarquables, et tout tournait parfaitement. La cohérence du parti pris de Didier quant au traitement du Bourgeois et des personnages secondaires était claire. C'est un vrai rafraîchissement pour une pièce qui n'est pas la meilleure de Molière. Je n'avais pas bien compris pourquoi Didier avait choisi ce texte tant il y en a de meilleurs : c'était une sorte de défi. Et bien il est gagné.

14 mars 2006

Don Juan ou "le festin de pierre"

Jean-Pierre Beauredon et sa compagnie Beaudrain de Paroi s'installent pour un mois et demi (!) au Pavé avec leur nouvelle création : "Don Juan" (d'un jeune auteur de talent, Molière, dont on reparlera sûrement). C'est en réalité une re-création, vingt ans (ou presque) après, avec une bonne partie de la distribution d'origine.
Comme Cathy Brisset, photographe émérite, joue dans la pièce, je me suis dit qu'elle serait peut-être contente d'avoir quelques clichés d'une représentation , alors j'ai pris mon appareil photo. J'ai tout de même demandé l'autorisation à Jean-Pierre qui, croyant sans doute que j'allais shooter au flash et risquer d'effrayer le cheval (si si, le cheval...), m'en a autorisé "une ou deux". Sachant que je n'utilise jamais de flash dans un théâtre et qu'en plus mon appareil, le Bridge, ne fait aucun bruit, j'ai fait semblant de comprendre qu'il s'agissait d'une ou deux... centaines. Hum, hum...
En attendant une galerie complète sur le site, j'ai extrait quelques photos pour illustrer ce blog.
Corinne Mariotto a préambulé (quoi, ça n'existe pas, préambuler ? Ah bon...) sur la situation des intermittents :

On ne redira jamais assez à quel point leur situation est précaire. Peu d'entre eux parviennent à vivre correctement de leur art. Tout est à la baisse dans le milieu du théâtre, dans une spirale négative très inquiétante. Les subventions diminuent, le nombre de lieux de diffusion également, et le protocole Unedic achève de précariser acteurs et techniciens.
Mais revenons à la pièce. Le rideau s'ouvre (oui, je sais, il n'y a pas de rideau, mais c'est une expression, rhoooo) et l'on découvre la scène et son décor :


Pas inoubliable, le décor, soyons honnête. Pas moche non plus. Juste un support neutre.
Puis Jean-Pierre, je veux dire Don Juan, arrive fièrement sur sa rossinante :



Je ne suis pas sûr que la présence du canasson sur la scène s'imposait, mais il avait l'air tout fier là-dessus, alors bon... c'est lui le chef, il fait ce qu'il veut...
Après la scène dite d'exposition entre Don Juan et Sganarelle (joué par l'excellent Philippe Bussière, en tout point remarquable), arrivent les deux paysans, Pierrot et Charlotte (alias Cathy Brisset et Denis Rey) :


Scène d'anthologie (et de patois) avec un Denis Rey phénoménal. Cette scène vaut à elle seule le déplacement. Après sa prestation inoubliable l'an dernier dans "Ca va la vie si vite", c'est un nouveau morceau de bravoure que lui offre Jean-Pierre. Cathy est très bien aussi, dans un rôle moins remuant.
Sur la photo suivante, on voit Jean-Pierre jongler cyniquement avec ses deux dernières conquêtes :


Autre scène excellente, Monsieur Dimanche (joué par Francis Azéma que l'on reconnait à peine) venu tenter de récupérer son argent et qui se fait rouler dans la farine aussi bien par Don Juan que par Sganarelle :


Et puis la pauvre Elvire, pathétique :


Elvire donc (Sylvie Maury), qui va tenter de changer le coeur de Don Juan, lui offrir sa rédemption. Mais rien n'y fait. En tout cas pas ce soir...


Sganarelle n'y parvient pas mieux :


Après avoir déshonoré les femmes, insulté Dieu et méprisé le Diable, l'heure du châtiment a sonné, et c'est le Commandeur s'en chargera (je raconte un peu la pièce, mais bon, on ne peut pas dire que le scénario soit particulièrement méconnu) :


Et pi voilà, il est mort. Ce qui devait arriver est arrivé...


En guise d'oraison funèbre, Sganarelle pleure sur ses gages disparus avec son Maître. Ainsi soit-il.
Ben voilà, le roman-photo est terminé. C'était une belle soirée qui pourrait se résumer ainsi : des acteurs excellents dans un décor acceptable et avec une mise en scène plutôt réussie, même si l'on peut s'interroger sur la justification de la présence en fil rouge de toute une ménagerie (cheval, furet, chien divers...).

11 mars 2006

Une Virée...

Ce soir au TNT, Jean-Louis Martinelli nous proposait sa mise en scène du texte d'Aziz Chouaki, créée en étroite collaboration avec l'auteur. Le pari était délicat : donner à voir, à percevoir, le désoeuvrement et la misère de la jeunesse algérienne sans sombrer dans le pathos ou au contraire dans l'excès de violence, physique ou verbale. Les deux écueils ont, de mon point de vue, été évités. Le décor béton+béton éclairé par une lumière crue créait déjà un certain malaise. Les trois personnages, déclinaisons du modèle de jeune adulte désoeuvré, sans argent, sans femme et sans réel espoir d'avoir un jour l'un ou l'autre, pleurent et rient de leur situation, s'aiment et se détestent, s'embrassent et s'agressent tour à tour, paumés dans leur prison à ciel ouvert, avec l'autre, l'alter ego, à la foi frère et miroir de sa propre misère. Le texte est souvent très fort, dialogues vifs ponctués à intervalles réguliers de monologues très écrits, dans lesquels on retrouve la langue de Chouaki, celle qu'on a aimé dans "Les Oranges" en particulier. Ces digressions "poétiques" mettent en perspective ce qui se passe sur la scène, cette misère et cette violence du quotidien, avec la situation politique, économique et sociale du pays. A l'arrivée, cela donne un spectacle fort et très émouvant, même si l'on met un peu de temps à entrer dedans.


06 mars 2006

Le Bourgeois Gentilhomme

Comme il se doit, c'est 3h avant le début de la répétition générale (à laquelle je n'avais pas prévu d'aller) que Didier me demande si je ne veux pas venir faire quelques photos ce soir, histoire de pouvoir en donner à la presse et faire une galerie pour le site du Sorano. Vu de loin, ça confirmerait sa réputation de monarque de droit divin. Vu de près aussi, mais bon, j'aime bien Didier, en bloc, donc avec ses défauts. Par ailleurs je sais que la création de cette pièce a été très douloureuse, et que cet aprem ils étaient encore en train de mettre en place la fin du spectacle. Alors bon... j'ai préparé le matos et j'ai fait des mouillettes aux rillettes dans mon ti-punch pour me donner du courage.
Deux appareils ce soir. Le bridge Minolta A2 habituel, mais également le reflex Konica-Minolta Dynax 5D qui va entrer pour la première fois dans une salle de théâtre (avec son bruit de Kalachnikov, il n'y a qu'à une répétition que je peux oser l'utiliser).
Accident sur la rocade... Galère, détour... Je suis finalement arrivé avec 1/4h de retard. Comme j'avais appelé, en direct des bouchons, ils m'avaient attendu. A peine le temps de sortir mes appareils que cela commençait.
Difficile de décrire un tel spectacle. On peut affirmer sans risque que pareille lecture du Bourgeois n'a probablement jamais été proposée. Le poids relatif des personnages est très inhabituel. Les rôles traditionnellement secondaires, ou ceux généralement niais (jeune fille, soupirant) prennent une épaisseur certaine, pour ne dire que ça. On retrouve par ailleurs ce que l'on pourrait appeler le "style Carette", très enlevé, très visuel avec un support musical une fois encore exceptionnel, mais le décor, les masques et les maquillages forment un univers moins baroque que d'habitude, une esthétique qui fait souvent penser à Tim Burton.
Les acteurs sont, sans surprise, très bons, avec une mention particulière à Georges Gaillard dans le rôle-titre et à Régis Goudot qui était proprement génial. Je crois que peu de spectacles de Didier m'ont régalé comme celui-ci à la première "lecture". Je suis pressé d'aller le revoir sans appareil photo, histoire de pouvoir l'apprécier pleinement. La semaine prochaine probablement, avec les enfants...
Voici quelques photos prises ce soir. Une galerie plus conséquente est visible sur le site InfoThéâtre ou sur le site du Sorano.





05 mars 2006

Blogs en retard

Je n'ai malheureusement pas eu assez de disponibilité pour rédiger ce blog en temps réel. J'ai donc décidé de continuer à commenter les nouveaux spectacles, et de faire de mon mieux pour résorber progressivement le retard sur les anciens. Voici la liste de ceux qui restent à commenter :
- Jeudi 19 janvier : Le Misanthrope, au Pavé
- Vendre 20 janvier : Colère !, au TNT
- Mardi 24 janvier : Le complexe de Thénardier, à la Cave Poésie
- Jeudi 26 janvier : Le Misanthrope, au Pavé
- Mercredi 1er février : Caubère 2, au Sorano
- Jeudi 2 février : Le Loup et le loup, au Pavé
- Vendredi 3 février : Caubère 3, au Sorano
- Mardi 7 février : Kaddish pour l'enfant qui ne naîtra pas, au TNT
- Vendredi 10 février : Caubère 5, au Sorano
- Samedi 11 février : L'Extraordinaire histoire de Basile Vincent, à la Cave Poésie
- Mercredi 15 février : Richard III, à Odyssud
- Vendredi 17 février : Banquet du Sorano n°3