24 décembre 2005

Os court : les louves

On en a mis du temps pour aller voir la pièce de François Fehner, mais une terrible léthargie s'est emparée de nous en ce début de vacances. On n'est même pas allé voir le misanthrope, c'est dire...
Cet aprem, c'était la dernière chance de voir "Os court ; les louves", alors on s'est fait violence. Le texte, écrit pour partie à l'aide d'un matériau provenant d'ateliers d'écriture pendant lesquels François Fehner a recueilli la parole de femmes de tous âges, était intéressant, même sa mise en espace pâtissait d'un décor fait trop visiblement avec des bouts de carton. Trois générations de femmes face au temps qui passe et au rapport à la mort. Un peu raide pour des enfants (auxquels ce spectacle est sensé s'adresser), mais François m'a dit qu'il avait un retour bien plus favorable des enfants que des adultes. On verra ça avec les nôtres ce printemps au moment de la reprise, en espérant que décor et direction d'acteur se seront affinés...

20 décembre 2005

L'entonnoir

Première visite du Ring, le nouveau lieu du Théâtre² l'acte, la compagnie de Michel Mathieu. Pas facile à trouver la nuit, d'autant qu'il n'y a pas grand-chose pour se repérer dans ce coin un peu sinistre des 7 Deniers. Mais bon, on a fini par rejoindre le lieu, vaste hangar avec une petite construction attenante. Pas très convivial, mais l'important est tout de même ce qui se passe à l'intérieur.
Le pitch de la pièce 'l'Entonnoir" jouée ce soir (lu sur le site de la compagnie) indiquait qu'elle était sans parole. Pas spécialement inquiétant pour qui a vu et apprécié la production du Théâtre Tattoo.
Difficile de raconter cette pièce. Ca ressemblait à un Tati sans parole, avec une scénographie parfois très belle et une intéressante (pour une fois) utilisation de la vidéo. Les deux acteurs étaient très bons, mais ils appuyaient un peu trop à mon goût gestes et mimiques, comme s'ils voulaient sur-compenser l'absence de texte. L'image finale magnifique m'a laissé sur une impression globalement positive. Seule note vraiment négative de la soirée : j'ai oublié mon écharpe préférée dans les gradins...

16 décembre 2005

Banquet du Sorano 2 : le retour !

Deuxième banquet au Sorano, un de ces moments forts dont on se délecte à l'avance tant on sait qu'on va s'y régaler. C'était bondé encore une fois : plus une place de libre, espace vital de type métro-japonais-aux-heures-de-pointe. Je suis rentré dans la salle un peu avant, histoire d'avoir une place convenable pour faire des photos. Vision forte : Didier Carette au centre de l'espace libre dans un fauteuil roulant, immobile, les yeux clos, cherchant sa concentration ou simplement un peu de calme intérieur avant l'irruption des spectateurs. Il faut dire que l'enchaînement Dogs puis Peer Gynt les a tous laissés sur les rotules. A l'entracte, il m'a dit que la préparation de ce banquet avait été des plus sommaires. Le moins que l'on puisse dire est que ça ne s'est pas vu. On s'est régalés encore une fois, entre les nouvelles russes, les extraits du Quichotte, les histoires salaces et les chansons finales rituelles. Sans parler du repas concocté par Céline qui était délicieux, comme d'habitude. Encore un de ces moments qu'on voudrait ne voir jamais finir. J'espère qu'au vu du succès de la formule, il va les multiplier l'an prochain.


15 décembre 2005

Noooooooon !!! Pas çaaaaaaaaa !!!

Je suis effondré ! Je me faisais une telle joie de voir Christine Angot ce soir sous la tente du Garonne ! Et vlatipa que la représentation est annulée pour raison météorologique : le système de chauffage de la tente n'est pas calibré pour compenser la température extérieure actuelle. Bénédicte m'a dit que Mathilde Monnier a joué les première représentation bien en-dessous du seuil de "sécurité musculaire", et Christine Angot grelottait. Misère... J'espère vraiment que le spectacle sera repris en fin de saison quand les températures seront plus clémentes, ou mieux la saison prochaine dans le Garonne tout beau tout neuf.
En tant qu'amateur inconditionnel de la miss Angot, j'espère aussi qu'elle reviendra cette année pour le marathon des mots. Au moins ça...

14 décembre 2005

Les Acrostiches

Compagnie pionnière du nouveau cirque dans la région, les acrostiches ont pris une dimension nationale et sont en tournée permanente depuis plusieurs années. S'il faut s'en réjouir pour eux étant donné le marasme qui sévit dans le milieu du théâtre, ce n'est toutefois pas sans conséquence sur leur créativité. Alors qu'ils étaient à la pointe de ce qui se faisait il y a quelques années, ils semblent aujourd'hui beaucoup plus conservateurs et moins inventifs. Ils se contentent de faire ce qu'ils savent (bien) faire, mais on ne va plus les voir en se demandant ce qu'ils ont bien pu inventer cette fois-ci. A l'arrivée, c'est tout de même une réussite dans le genre, mais forcément une déception coté créativité. Mais bon, ma fille était ravie, alors je remballe mes critiques et je colle une photo de merde prise avec mon téléphone portable. Na !

10 décembre 2005

La visite de la vieille dame

Pas d'inquiétude : je ne vais pas donner ici des nouvelles de ma grand-mère, qui pourrait d'ailleurs lire ce blog vu que c'est une cyber-mémé, connectée par adsl et tout et tout, et ce à 83 ans ! Bravo mémé !...
C'est de la dernière production d'Omar Porras que je vais parler dans ce post, dont le sujet est le titre de la pièce. Une vieille dame riche revient dans son village pour se venger de celui qui l'a éconduite des dizaines d'années avant, la faisant plonger des les fonds les plus bas. Le village, très pauvre, soutient au départ la victime désignée, mais succombe progressivement à l'appât du gain et choisit de sacrifier le malheureux.
C'est un texte fort, comme tous ceux que met en scène Porras. L'extrême baroque très sud-américain qui enveloppait ses précédents spectacles (Les noces de sang et Ay ! Quixotte, tous deux excellents) se fait là beaucoup plus discret, le port de masques par les comédiens ajoutant à l'universalité du propos sur la cupidité de l'être humain. C'est très fin tout en restant très coloré (c'est tout de même Porras !). Une bien belle soirée, à laquelle assistait d'ailleurs Didier Carette qui n'a certainement pas été dépaysé, la proximité des univers des deux créateurs étant évidente.

09 décembre 2005

Peer Gynt

Je ne sais plus combien de fois j'ai vu ce spectacle, en trois ans d'exploitation. Je sais seulement que c'est avec un plaisir sans réserve que j'y suis retourné ce soir, armé de mon appareil photo histoire de doubler la série faite l'an dernier et qui m'avait moyennement satisfait. Apparemment, ce n'était pas une bonne idée de me mettre au premier rang pour prendre des photos le soir d'une première car les acteurs sont tendus. Marie et Olivier m'ont dit que c'était parfois gênant. Je ne le referai plus, promis... Quoi qu'il en soit, j'ai encore passé une bien bonne soirée. Didier aime particulièrement ce spectacle dans lequel il dit avoir eu beaucoup de liberté pour y mettre tout ce qu'il aime. Il faut dire que le texte énorme d'Ibsen lui laissait l'embarras du choix.
Ce qui est sûr, c'est que pour moi, dans la région, il y a le groupe Ex-abrupto et les autres. C'est étonnant de constater, spectacle après spectacle, et depuis 10 bonnes années, à quel point l'univers de Carette correspond à ce que j'aime dans le théâtre, même si mes goûts ne se résument pas à cette forme particulière.
Pour finir, voici deux photos prises ce soir, en attendant une mise en ligne plus complète dans la galerie du site.


08 décembre 2005

Macha s'est absentée

Moi aussi je me suis absenté par moment dans ce spectacle d'une lenteur pesante. Mais comme j'étais au premier rang, à trois mètres des deux actrices, j'ai fait de mon mieux pour que cela ne se voie pas. Qui plus est, le froid extérieur mal compensé par la soufflerie sensée réchauffer la tente provisoire du Garonne ajoutait une bonne louche d'anesthésiant.
Pourtant le décor très ramassé était plutôt réussi, le texte issu des "trois soeurs" de Tchékov évidemment excellent et les actrices très bonnes, mais la compassion qu'on peut éprouver pour ces filles enfermées dans leur vie provinciale et qui ne rêvent qu'à Moscou pour s'extraire de leur condition est balayée par l'ennui que l'on éprouve nous-mêmes face à cette mise en scène plate et répétitive. A l'arrivée, quelques moment forts dans un spectacle plutôt chiant, et une bonne heure pour se réchauffer en rentrant à la maison. On a vu des bilans plus favorables...

07 décembre 2005

Musée haut, musée bas

Un régal, ce Ribes, comme à chaque fois. Bon, c'est du théâtre dit "bourgeois", genre Yasmina Reza en plus drôle, qui ne révolutionne pas l'art théâtral, mais le texte est une délectation et la mise en scène (de Ribes également) très efficace. On se retrouve dans une position d'entomologiste étudiant ces bestioles diverses et virevoltantes que sont les visiteurs de musées. Le panel proposé à nos fous-rires (parfois jaunes quand on se reconnaît un peu trop) est large bien qu'un peu caricatural, mais c'est la loi du genre... Une bien beau spectacle qui fait à la fois rire et réfléchir. Que demander de plus ?

03 décembre 2005

La dernière de Dogs' Opéra

Je n'ai pas pu résister à l'envie d'aller voir la dernière de Dogs' Opéra. C'est toujours plein d'émotion, un spectacle qui s'arrête, même quand on sait qu'il sera repris l'année suivante. Il faut dire qu'il aura été difficile à accoucher, celui-ci, dixit Didier Carette. Je me souviens d'une répétition fin août ou début septembre bien lourde, avec des réflexions désespérées du genre "il faut tout refaire". Le succès de la pièce est une récompense d'autant plus goûtée, et son arrêt, même provisoire, n'est pas facile à vivre. Et c'est bien un petit air de tristesse qui flottait ce soir au Sorano, dont la fatigue n'était clairement pas seule responsable. Quant à moi, j'avais de nouveau pris mon appareil photo, alors voici quelques clichés qui figureront également dans la galerie que je mettrai en ligne bientôt.









02 décembre 2005

Scandaleux ? Ah bon...

J'attendais beaucoup ce nouveau spectacle de Jan Fabre tant il a fait couler d'encre au moment de sa création pendant le festival d'Avignon. Certains criaient au scandale, d'autres à l'abjection, le plus grand nombre dénonçant une dérive grave du festival vers un avant-gardisme trash et une insulte à la mémoire de Jean Vilar. C'est donc avec une grande curiosité que je suis allé voir cette "histoire des larmes". J'avoue que je n'ai pas bien perçu ce qui a pu faire scandale en Avignon. Il y a bien quelques corps nus, mais la nudité ne choque plus grand monde quand elle n'est pas un but en soi. La scène initiale de pleurs hystériques (dix bonnes minutes) a pu également horripiler quelques spectateurs. A l'arrivée, je ne vois pas matière à une telle levée de boucliers. Ce n'est certes pas un spectacle génial, le propos est appuyé un peu trop lourdement et didactiquement par un personnage jouant un rôle de choeur grec (comme si Jan Fabre avait eu peur qu'on ne comprenne rien à ce qu'il donnait à voir), mais la partie chorégraphique était très intéressante et souvent très belle. Alors que penser de tout cela ? Je suis en train de lire le livre que Régis Debray a consacré à ce sujet, et je vais essayer de retrouver les articles de cet été, mais sur la base de ce que j'en ai gardé, le scandale est incompréhensible. Je pense qu'il s'agit plutôt d'un problème quantitatif car la proportion des spectacles de ce type était exceptionnellement élevée cet été à Avignon, ce qui a pu exaspérer les tenants d'un théâtre plus classique. Affaire à suivre...